JOURNAL DU VOYAGE INCONNU (1986)

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Du sein de ce malaise social sugirent, par un juste châtiment, de prétendus réformateurs qui ne contribuèrenet que trop à troubler encore plus les esprits et à perdre les âmes par leurs doctrines insensées et souverainement dissolvantes.
Cependant tous luttèrent avec une vigueur et une vigilance qui ne se laissaient point. Mais le mal débordait toujours. Ce siècle-là, si beau à son aurore, était bien triste à son déclin. Quand le soir fut venu pour lui, quand il descendit vers l’horizon pour se coucher dans l’éternité,  il était chargé d’un pesant fardeau, d’un sombre avenir.
Les désastres, les hérésies et les déchirements intimes qui se produisirent avaient fait perdre au monde non seulement tout le terrain si glorieusement conquis, mais affaibli sa foi et tué sa virilité.
La secte impure fut l’une de ses plaies les plus dévorantes. Dès le début elle s’était révélée sous son nom épouvantable… Avant de s’imposer par la violence elle infiltra ses doctrines lentement, sous le masque d’une perfide hypocrisie. À l’entendre, elle était plus que personne. Ainsi elle gagnait la confiance des gens du peuple, et, une fois gagnée, on les initiait peu à peu aux abominables mystères.
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Journal du voyage inconnu, Cap Editor, Barcelona, 1986.

in Musique en tête, Éditions Michel de Maule, Paris, 1987.